Cachée sous le canapé

Me cacher sous le canapé.

C'est stupide cette image qui me traverse l'esprit lorsque j'aimerais disparaître.

Me cacher sous le canapé

comme lorsque l'on joue à cache cache, que l'on est toute petite et toute fine, assez pour se glisser dessous et que personne ne vous retrouve. « Personne ne peut être là dessous, il n'y a pas suffisamment de place ! »

Me cacher sous le canapé

et m'y endormir au chaud, en sécurité comme une petite souris dans son trou. On vous a oublié là et vous vous y êtes pelotonnée. Tout autour la vie s'active, on parle, on rit, on boit, on s'engueule peut-être, qu'importe. Toutes ces voix qui vous parviennent, elles vous enveloppent d'un sentiment d'être au centre de la vie qui bouge, au centre sans pour autant y participer. On entend, mais on ne comprend pas, on ne veut pas comprendre, on désire juste que les sons vous bercent dans ce demi sommeil cotonneux qui vous protège . Etre dans... avec le monde... pourtant s'en cacher, s'en protéger, fuir les emmerdes en tout genre, fuir les tuiles régulières, fuir le vacarme des mauvaises nouvelles, une pause, une trêve, un répit nécessaire. 

Me cacher sous le canapé,

je n'ai plus l'âge ... quel dommage.